lundi 22 mai 2017

Voyage en solitaire #1 : Venise


Me voilà donc .
Arrivée au centre de la ville je longe les rues typiques de la plus jolie ville qu’il m’a été donné de voir jusqu’à présent. Les petites échoppes traditionnelles aux effluves de café, les épiceries italiennes débordant de pâtes colorées et d’huile d’olive artisanales et bien sûr les marchands ambulants portés par leurs stands de masques vénitiens roulettes (dont figure le célèbre masque V , porté fièrement par les Anonymous) .
Profitant de la ville dont je découvre à peine le charme, je suis vaguement les conseils du GPS de mon téléphone pour me rendre à l’auberge de jeunesse. Je suis happée par les murs de briques aux tons chauds, les petites rues étroites menant inévitablement sur un pont et les cordes à linge sur les balcons me ramènent dans un autre siècle rempli de courses poursuite et de complots de Médicis.
La chaleur me ramène à la réalité, les rues de cette fin d’après-midi d’été sont bondées de monde, mon pauvre sac dans lequel j’ai fourré le plus d’affaires possible commence à me peser et on ne peut trouver que répit et fraîcheur dans les ruelles ombragées. J’achète une coupelle de fruits frais dans la rue et décide de me reposer quelque peu. Après cette balade, première découverte de cette ville, qui m’apparaît tel un labyrinthe sans fin, je décide de me concentrer sur l’auberge de jeunesse. C’est la première fois que je me rends dans une auberge et l’envie d’y séjourner m’habitait depuis longtemps. J’ai commandé une chambre mixte la moins chère par souci d’économiser et je ne sais pas à quoi m’attendre. Heureusement une fois sur place je me rends compte que l’auberge est au ton de la ville : orangée et charmante.


Après avoir pris les clés de la chambre et déposé mes affaires je me demande ce que je vais faire maintenant. Il fait beaucoup trop chaud pour m’aventurer dehors à nouveau…tout en réfléchissant je m’aperçois que je ne suis pas seule dans la chambre et que quelqu’un se trouve dans la salle de bain. C’est là que je rencontre Walled, un pakistanais d’une vingtaine d’années vivant à Berlin et mordu de voyage tout comme je le suis. Il vient d’arriver et compte repartir vite pour d’autres voyages.
Nous parlons anglais tous les deux et après un sourire chaleureux et quelques questions curieuses sur qui nous sommes, la conversation ne s’arrête plus, une heure passe et nous discutons comme si nous étions amis de longue date.
Il me raconte sa philosophie de vie, me parle de Berlin , de sa passion pour les voyages et les pays qu’il a visité…je suis impressionnée. Il a plus voyagé dans sa vie que mes deux parents réunis dans la leur. Cette conversation nous ravissait l’un comme l’autre. On en vint à parler de mariage et de comment on envisageait la vie. Je me souviens qu’il me dit vouloir accorder une grande confiance à la personne qu’il épousera, qu’elle sorte dans la nuit ou parte dans d’autres endroits, que les bases d’une relation d’avenir se fondent sur la confiance et la communication, je ne m’arrêtais pas d’acquiescer.
Le soir pointe déjà le bout de son nez et je lui propose donc de venir manger dehors avec moi histoire d’explorer la ville au crépuscule et de nous repaître de plats italiens. Nous sortons donc dans la fraîcheur et le calme étonnant (les rues s’étant drastiquement vidées du monde de la journée) et décidons de nous perdre et de se fier à notre instinct. La bonne idée ! Nous nous attablons dans une pizzeria traditionnelle et commandons tous les deux la fameuse Margarita. Je passe notre commande en italien, bien décidée d’utiliser les mots et phrases que mes amis m’ont appris ( notamment la prononciation de pizza qui se dit « pitsa » )
Mon égo à bloc après un « Whaaa comment tu parles trop bien italien ! » de la part de mon compagnon du jour, on décide de se balader dans les rues pour profiter de la fraîcheur de la nuit encore jeune.
Les lumières reflètent sur l’eau sont si rassurantes que j’ai l’impression d’être dans un tableau à l’huile, les femmes sont belles , élancées avec des grands chapeaux, les rues sont endormies… On décide d’enlever nos chaussures et de continuer nu pieds sur les pavés doux. Alors qu’on est arrêtés à une petite digue, Walled me regarde l’air grave « Claire, il faut que je te dise quelque chose. »
« Voilà…n’ai pas peur mais… je suis musulman. » Je le fixe, regard hagard tel un poisson. C’est ça la chose si grave ? Je le rassure, amusée. Le pauvre s’est fait du mauvais sang à cause des attaques de Paris dans l’année, plus tout ce qu’il s’est passé il doit penser que les français ont une sale opinion des musulmans.
On rentre dormir et le lendemain, son amie arrivée en train dans la nuit squatte la chambre. Je décide de ne pas les réveiller et je me fais une petite balade solo pour profiter de l’air matinal de Venise.
























Je suis émerveillée par chaque détail que je vois, plus encore que la veille. Ce n’est pas la réalité, si ? Les petits ponts de pierre menant sur des maisons aux vieilles portes de bois, les chapelles illuminati, les petites fontaines et les rues illuminées me nourrissent de superbes images.
Après un petit déjeuner (hummmm le café mon dieu !) je rentre à l’auberge. Waleed et Alyssia me demandent si je veux venir avec eux visiter les îles alentours en bateau. Je n’ai rien d’autre à faire alors je décide de les suivre à l’aventure !
Murano et Burano les deux îles dont je n’avais jamais entendu parler sont splendides. Spécialisées dans les objets en verre soufflé, les couleurs sont saisissantes et l’atmosphère est reposante. On passe notre traversée en bateau à se prendre en photo et à chanter des chansons dans notre langue natale. J’ai cette impression que l’on a toujours été amis. On s’installe à l’ombre d’un arbre après avoir chipé des cerises et du straccino (un fromage que je me devais de tester) pour se faire un pique nique à l’improviste.




Cerises en boucles d’oreilles, on se dit au revoir à la fin de la journée devant la gare centrale. Je pars pour le Nord de l’Italie alors qu’eux se rendent en Norvège. En fixant le paysage dans le train en marche je souris.
Ce voyage en solo n’avait rien de ce que je pouvais m’y attendre mais apparemment, c’est toujours comme ça que ça se passe.


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